La ville de Samatan présente la nouvelle exposition de l’artiste-plasticienne Véronique Combes dans le cadre de la 44ème édition de la Semaine Verte
Le propos de l’exposition
Paysages en confection est une démarche et installation proposées par Véronique Combes. Son titre renvoie d’une part à l’environnement, de l’autre à la fabrication : le tout pour mieux nous rappeler que les paysages -de ville ou de campagne, du quotidien ou de vacances- qui sont offerts à nos yeux sont le fruit d’un travail, d’une réflexion et d’un aménagement humain domestiquant la nature et l’environnement.
Au-delà des couleurs employées ou des cadres visant à magnifier le labeur qu’ont représenté les heures de coutures pour aboutir au résultat final, le canevas dit quelque chose du rapport à la nature et à l’environnement que nos sociétés ont entretenu aux alentours des années 1960 et 1970. Nombreux sont les modèles qui représentent une nature vierge, calme et apaisée dans laquelle des animaux sauvages et innocents (lapins, oiseaux, biches ou cerfs) viennent gambader, pâturer ou s’abreuver naïvement.
Face au réchauffement climatique issu des activités anthropiques, aux dérèglements naturels qu’il induit et aux bouleversements de la biodiversité qu’il entraine, Véronique Combes a fait le choix de reprendre en les détournant les codes esthétiques du canevas naturaliste et pastoral. Aux côtés de la nature verdoyante du canevas d’origine cohabite désormais un paysage incendié, sec, dévasté par un incident ou la sécheresse ; aux côtés des animaux vifs et pleins d’énergie, sont présentes des espèces en souffrance qui courbent le dos et l’échine devant la violence du monde qui s’impose à eux ; à ces fleurs pleines de vie et de vigueur s’ajoutent des fleurs fanées, flétries, meurtries.
Pratique domestique, mais aussi pratique féminine, le canevas est le symbole d’une société où la figure féminine était la figure du foyer. Cet espace intime et privé se devait d’être entretenu mais aussi ornementé par la pratique, entre autres, du canevas qui permettait de reproduire des tableaux dits « de maitre » ou de rendre esthétique des sièges souvent peu confortables.
En reprenant tout ou partie des canevas qu’elle a pu dénicher à droite à gauche, Véronique Combes fait entendre des voix féminines silencieuses qui se sont exprimées à la force du demi-point (demi-poing ?). Sa démarche est aussi conçue comme une enquête, puisqu’elle s’est enrichie de rencontres et échanges avec des brodeuses qui ont accepté de parler de leur pratique. Ces échanges, Véronique Combes souhaite les prolonger en mettant en place des ateliers participatifs durant la durée de l’exposition proposée à Samatan.
Le programme artistique et culturel
Des ateliers de confection
17.01 + 31.01 + 14.02 · 14h00 > 17h00 · Médiathèque.
Tout public · A partir de 12 ans
Participation de 5 € par personne par atelier · Matériel fourni
A travers la mise en place d’ateliers de création de canevas, Véronique Combes souhaite à la fois partager une technique (que les participant·e·s connaitront peut-être aussi bien qu’elle !) et mettre en place un temps de confection de canevas. Pour cela, Véronique Combes proposera des dessins de sa création reprenant des motifs ornithologiques d’oiseaux en voie de disparition. Les canevas produits pourront faire l’objet, sous une forme encore à inventer, d’une présentation durant l’exposition.
Un ciné-débat
19 mars, à 20 h 30, au cinéma (tarif habituel)
Le Règne animal
Dans la foulée du vernissage de l’exposition, la ville de Samatan, son cinéma et l’artiste inviteront les spectateurs à la projection d’un film en lien avec l’environnement. Séance précédée d’un moment convivial et suivie d’un débat
Une conférence en histoire de l’art
En cours de construction
Parce que les œuvres de Véronique Combes s’ancre dans une tradition de création et de confection, et qu’il convoque des références et concepts forts (éco-féminisme, etc.), la ville de Samatan invitera un·e chercheur·euse en histoire de l’art pour recontextualiser les œuvres de l’artistes et apporter un appareil critique.
