René Escafre, « Juste parmi les nations »

Le 18 mai, à 12 h, place des Cordeliers, sera dévoilé une stèle. Un écrit dans la pierre pour honorer un homme qui, par son acte de bravoure, a sauvé des Juifs d’une mort promise : René Escafre.
En 1943, dans cette France occupée et salie, ce gendarme de Samatan désobéi à l’occupant nazi et à ses sbires du régime de Vichy en prévenant Aron Langbort qu’il a reçu l’ordre de l’arrêter et l’invite donc à aller se réfugier au presbytère de Samatan.
En juin 1944, la veille du débarquement en Normandie, il récidive en prévenant Goldka et Clara Langbort d’une rafle imminente.
Par ces gestes, René Escafre est reconnu Juste parmi les nations par l’Institut Yad Vashem – Institut international pour la mémoire de la Shoah – le 24 août 2022.
Souvenons-nous de cet acte admirable. Que la mémoire de cet homme puisse inspirer la gente humaine.
Retrouvez notre dossier en ligne complet sur René Escafre dans le numéro 50 de Mon village Samatan
Francine Théodore-Lévêque, déléguée régionale du Comité français pour Yad vashem
« Un grand honneur »
Elle s’apprête à vivre sa « seizième cérémonie ». Et, comme à chaque fois, l’émotion la saisira lorsque retentiront les premières notes du célèbre « Nuit et brouillard », de Jean Ferrat. « Pour moi, cela représente toujours un grand honneur et une fierté de mettre en avant l’action d’un Juste parmi les nations. »
Par-delà ce moment intense, c’est le sentiment de « rentrer dans l’histoire » que ressent Francine Théodore-Lévêque : « Nous ne nous cantonnons pas à l’action de René Escafre, nous allons essayer de trouver des ramifications autour de ce sauvetage et d’adresser un message sur cet acte. »
L’occasion aussi de porter une parole forte contre « l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie ». Une parole d’autant plus urgente à répandre, tellement la déléguée régionale du Comité français pour Yad vashem constate avec effroi s’amplifier la méconnaissance de la Shoah.
Raison de plus pour encore et toujours témoigner, notamment auprès des jeunes générations. Voilà pourquoi elle se réjouit d’avance à l’idée de voir la stèle consacrée à René Escafre figurer à proximité de la passerelle d’accès de l’école Yves Chaze.
« L’histoire peut se reproduire si on ne tient pas compte des leçons du passé », prévient Francine. Mais son caractère optimiste et joyeux l’emporte toujours. « Ces cérémonies permettent de nouer des liens avec la population. Et, vous savez, à Samatan, je vais honorer mon deuxième gendarme, après le dénommé Hubert Landes, dans le Tarn », conclut-elle en souriant.